• Les élèves perturbateurs et plus...

    je remonte cet article  car en fin d'année, la gestion de la classe peut être parfois plus difficile, les CM2 ayant les vacances et la sixième en tête et aussi parce que je réfléchis à mon organisation pour l'an prochain .

    Rien de miraculeux ici mais , même si chez moi aussi, en ces dernières semaines de classe, il faut beaucoup payer de sa personne et ne surtout pas montrer de signes de fatigue pour avoir une classe paisible, tout ceci marche plutôt bien !

     

    Il se balance sur sa chaise en permanence, elle mâche du chewing-gum à longueur de journée.
    Il insulte un camarade et elle fait tomber ses feutres 100 fois.
    Il parle fort et refuse de travailler, elle crie qu'elle en a rien à faire de ce que vous dîtes.
    Il fait des dessins grossiers et elle joue à empiler le contenu de sa trousse.
    Il déchire les pages de son cahier, elle écrit des horreurs.
    Il envoie des petits papiers à travers la classe, elle déchiquette la gomme du voisin.
    Il vous traite de grosse vache, elle glousse et hausse les épaules.
    Ils se battent pendant la récré, et même en classe si ça leur chante!
    Ils empêchent leurs camarades de travailler, ils vous font monter en pression...

    Vous les reconnaissez? Ce sont les élèves perturbateurs, les agités ou les opposants de votre classe... et de la mienne !

    Que faire ? J'ai beau chercher dans les manuels de sorcellerie, pas de recette miracle !

    Alors je vous livre ma façon de faire, ça me fait du bien de poser les choses et si ça peut vous aider, tant mieux !

    Chaque année, nous avons un ou plusieurs spécimens de ces élèves, avec leurs profils particuliers. Parfois ils ont des troubles spécifiques et parfois non. Parfois ils vivent dans des familles submergées de soucis, et parfois non. Souvent ils vivent la violence à la maison mais parfois non. Parfois vous comprenez ce qui se passe, et parfois non. Mais toujours vous savez bien que quelque chose ne va pas...

    Ce que je fais (ou essaie de faire) :

    Rester zen le plus possible, pour moi et pour les élèves. Respirer un grand coup, garder les mains dans mes poches (au cas ou elles auraient des velléités...).  Eventuellement boire un petit coup (pas d'alcool hein, de l'eau ou la tisane de mon thermos !)

    Il y a hélas des jours de fatigue et là, fini la zen attitude, je fais entendre ma grosse et puissante voix !

     Pendant la récréation ou à midi, j'en parlerai avec mes collègues ou le directeur. J'ai la chance d'avoir des collègues avec lesquelles on peut rire de ces situations (l'humour est ma médecine préférée !) et un directeur qui prend toujours les choses avec sérieux et qui intervient auprès des élèves dès que c'est nécessaire, toujours avec calme, sans jamais saper notre autorité. C'est un vrai plus pour tous !

    En attendant et selon l'importance de la situation :

    Un petit rappel à l'ordre : Je dis le prénom et fais les gros yeux. 

    Je me tais, les autres se taisent, le perturbateur est isolé et un peu ridicule. Il arrête.

    Changement de couleur sur le tableau de comportement (ici) Le bruit du scratch a dans ma classe des vertus calmantes formidables. Mais j'en ai un peu assez d'avoir le même système depuis 3 ans, j'attends vos idées !

    Les élèves perturbateurs et plus...

     

    Distribution d'un petit billet de bavardage créé par Loustic (ici). Ils demandent un vrai travail de réflexion et les élèves n'ont pas envie de les collectionner ! (certains ont quand même écrit de vraies petites merveilles grâce à ces billets)

    Un regard noir, le doigt pointé vers la table du fond : ça signifie tu vas t'isoler un moment, tu nous dérange. Pas besoin de parler, ils le savent. 

    Très calme, j'avance vers l'élève en question, lui demande son cahier de liaison puis, sans un mot, aller à mon bureau. J'écrirai le mot pour les parents plus tard, et je le dis, car il ne s'agit pas de faire perdre encore plus de temps aux autres. 

    Je fais savoir au petit ou à la petite sauvage que c'est moi "la chef" et qu'il n'a pas de prise sur moi. Il s'agit de montrer que je suis l'autorité dans la classe. Cela signifie qu'en aucun cas il ne faut baisser les bras et se résigner (parfois plus facile à dire qu'à faire !).  Donc, je reste ferme, s'il ne veut pas donner son cahier, je le prends (le cahier, pas l'élève). Pas de conflit à rallonge, si ça ne marche pas "Je vois que tu n'es pas en état, on règlera ça quand tu seras plus calme".

    Il ou elle joue en classe pour la nième fois?  Il ou elle fera son travail pendant la récréation puisqu'il ou elle a pris sa récré en classe.

    Il ou elle a des fourmis dans les jambes et bouge sans cesse? Je l'envoie chercher quelque chose chez ma collègue, je lui fait laver le lavabo, ranger les crayons de couleur, bref je le fais bouger utilement (quand je peux et que ma patience est encore presque intacte)...

    Il ou elle refuse de travailler? Dans ces cas là, selon les élèves, j'ai plusieurs possibilités

    - Tu ne veux pas travailler? Ok ! Mais tu ne perturbes pas les autres. Tu croise les bras et tu te tais. Tu feras ce travail plus tard chez toi, pendant la récréation, ou pas du tout. Quand tu vas mieux, tu te remets au travail tranquillement.

    - Ok, tu es punis, tu as l'interdiction de travailler pour la demi journée. Va sur la table du fond et ne fait rien. Généralement, ça les fait rire mais très rapidement ils demandent à travailler. Et j'essaie de tenir bon, au moins le temps d'une séance. Très efficace quand on fait des manipulations en sciences !

    - Tu ne veux pas travailler? Je ne te demande pas si tu veux, tu dois travailler, tu es ici pour ça. Tu prends ton stylo et au travail. En cas de refus, l'élève devra copier la leçon au lieu de faire des exercices ou l'activité en cours. Il m'est déjà arrivé de prendre un élève fermement par le bras pour l'installer sur ma table du fond avec ses affaires.

    Il ou elle m'insulte, se dispute, se bagarre avec un autre, perturbe la classe?

    Et bien tout dépend de mon humeur du moment, des fois je prends la chose avec humour, du style "très élégante ta manière de t'exprimer, vraiment c'est formidable d'avoir un élève si poli. Viens ici avec ton cahier que je prévienne tes parents de tes progrès de vocabulaire et que je te donne un petit travail à faire pour te récompenser !" Effet garanti !

    Et les jours "sans" ça donne plutôt "Mais franchement, c'est pas possible, il va vraiment falloir que ça s'arrête, avec force soupirs etc..." sur un ton bien exaspéré et un octave au dessus du nécessaire. Parfois même je m'adonne à un cours de morale qui ne sert pas à grand chose mais qui soulage. Le tout suivi d'une sanction.

    J'ai des collègues qui utilisent des fiches "conflit" à remplir par l'élève : ce qui s'est passé, ce que j'ai fait, ce que j'aurai du faire". Personnellement je pense que les élèves savent par cœur ce que nous attendons qu'ils écrivent.

    Vraiment c'est trop, je ne supporte plus "il ou elle" : je l'envoie dans une classe de cycle 2. Ca m'arrive une ou deux fois par an. Dans ces cas là, j'explique bien qu'il vaut mieux que je ne passe pas une heure à m'énerver, que l'élève perturbe vraiment trop la classe et trop souvent, et que, pour faire retomber la tension, il vaut mieux une courte séparation.

    Un rappel à la loi en présence du directeur et des parents s'avère nécessaire, pas d'insultes ou de bagarres sans conséquences ...et leurs larmes ou leur art de la négociation n'y pourront rien changer, il fallait réfléchir avant !

    Et maintenant, au travail, on ne va pas y passer trois heures n'est-ce pas!

    Et vous, comment faites-vous?

    Pour découvrir la gestion des conflits et sa prévention parmis les autres blogueurs, cliquez sur le rallye-liens.

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